Publié le 6 août 2019 Mis à jour le 27 août 2019

En présence de Thierry Mandon, secrétaire d’État chargé de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Jean-Claude Waquet, président de l’établissement public Campus Condorcet, a annoncé ce jour le nom de l’attributaire du contrat de partenariat en charge notamment de la conception et de la construction d’environ 50 000 m² de bâtiments sur le site d’Aubervilliers.

Le groupement Sérendicité, composé de GTM Bâtiment - filiale de VINCI Construction France - de 3i Infrastructure PLC et d’ENGIE Cofely, a été choisi pour développer le siège de l’Institut national d’études démographiques (Ined), des espaces de recherche et de formation pour les membres fondateurs, un centre de colloques, une résidence pour des chercheurs invités, un hôtel à projets, des équipements de soutien à la vie de campus et 450 logements étudiants. Plusieurs dizaines d'unités de recherche en sciences humaines et sociales, des milliers de chercheurs et de doctorants rejoindront dès 2019 ce pôle international de recherche et de formation ouvert sur la ville, qui accueillera à terme 18 000 personnes.
 

Un tournant dans l’histoire du Campus Condorcet

Porté par la volonté de dix établissements d’Enseignement supérieur et de Recherche, soutenu par l’État, la région Île-de-France, la ville de Paris, le département de la Seine-Saint-Denis, l'établissement public territorial Plaine Commune, et la ville d’Aubervilliers, le Campus Condorcet passe définitivement, avec la signature du contrat de partenariat, du stade du projet à celui de la réalisation concrète. La future « Cité des humanités et des sciences sociales » franchit ainsi une nouvelle et décisive étape, anticipée, dès la fin de 2014, par l’achèvement du concours organisé par la région Île-de-France, relatif au Grand équipement documentaire et par l’attribution de la réalisation de cette bibliothèque aux agences Elizabeth et Christian de Portzamparc.


En 2019, le site d'Aubervilliers, grande plateforme d’accueil et de services équipée et outillée pour répondre aux exigences des sciences humaines et sociales, mettra à disposition de ses usagers les meilleures conditions d’apprentissage de la recherche et de production scientifique. Alors que la recherche devient, toujours plus, une recherche sur programmes, largement internationalisée, le Campus Condorcet constituera pour les chercheurs une infrastructure sur laquelle s’appuyer pour répondre avec de meilleures chances de succès aux appels d’offres européens et internationaux.


« Lorsqu’en 2008 le campus est né, il tenait en une idée et une ambition : celle de réaliser, au nord de Paris, une nouvelle Cité des humanités et des sciences sociales. Ensuite, le campus est devenu un projet, porté avec détermination par ses fondateurs et soutenu sans faille par les pouvoirs publics. L'année 2016 donne le signal du grand démarrage. Elle le donne d’autant plus que dans quelques semaines se terminera le concours organisé par la région pour le bâtiment de l’EHESS et que cette année va être lancé le concours relatif au site de la Porte de la Chapelle, en vue d’une livraison qui suivra de peu celle du site d’Aubervilliers », déclare Jean-Claude Waquet, président de l’établissement public Campus Condorcet.

Un campus qui « fait corps avec la ville »

Le groupement Sérendicité a rassemblé une équipe d’architectes composée de Jean-Baptiste Lacoudre architectures, Brunet-Saunier architecture, Antonini-Darmon, K-Architectures et Jean-Christophe Quinton architecte, qui ont travaillé en « workshop » autour de l’agence TER, urbaniste-paysagiste. Adaptant leur projet au Grand équipement documentaire dessiné par Elizabeth de Portzamparc, qui conditionne la composition générale du site, ils ont conçu la future ville universitaire autour de trois grands principes architecturaux.


La Cité des humanités et des sciences sociales a d’abord été pensée comme un « campus-parc ». La végétation y est omniprésente et s’étend de l’espace public jusqu’au cœur du campus. Deuxième grand principe architectural rythmant le campus, le « Cours des Humanités » constitue l’épine dorsale du projet. Cet axe minéral nord-sud fédère l’ensemble des acteurs du campus et les relie d’un seul trait à la station de métro Front Populaire, tout en offrant au nord un accès direct au RER. Enfin, le « socle actif », concept architectural basé sur l'ouverture, fait des rez-de-chaussée de tous les bâtiments, des espaces mutualisés entre les membres fondateurs, mais également partagés avec la ville et les riverains. Le « Cours des Humanités », le « campus-parc » et le « socle actif » constituent ainsi les trois figures clés d’un projet visant à garantir tant l’adaptabilité du dispositif urbain dans le temps, que la pérennité et la lisibilité d’une institution publique de premier plan.


« "Faire corps avec la ville", cela voulait dire mettre en place les conditions d’une interaction physique, visuelle et dans une certaine mesure, programmatique, entre la ville et le campus. Ce principe se traduit ici par la réduction, voire l’effacement, des effets de limites. Pas de clôtures en superstructure, des rez-de-chaussée d’une hauteur généreuse, accessibles et transparents », précise Olivier Philippe, directeur de l’agence TER.
Nouvel espace de savoir et d’innovation placé à la charnière de la capitale et de la petite couronne, le Campus Condorcet entre de plain-pied dans la métropole du Grand Paris. Il prend la forme d’un quartier universitaire parcouru par les espaces publics et parfaitement intégré à son environnement.

Le choix d’un campus du XXIe siècle : engagé, durable et numérique

Le Campus Condorcet sera un campus urbain, pleinement capable de contribuer à l’animation, au renouvellement et à la dynamique d’innovation qui caractérise ses territoires d’accueil. Il assume aussi l’enjeu économique induit par la mise en œuvre d’une opération de cette envergure dans une ville en pleine transformation. Les problématiques de l'insertion et des PME sont prises en compte : 85 000 heures d'insertion par l'activité économique sont prévues et 45% du montant des travaux seront confiés à des petites et moyennes entreprises.


Autre enjeu majeur de la commande publique : la durabilité du campus, qui passe par le choix de solutions adaptées, tant en matière de performance énergétique que de gestion de l’eau, de gestion des déchets, de protection contre les nuisances sonores, de qualité sanitaire des espaces, etc. 70% des déchets de chantier seront valorisés. Le campus fera une part importante aux espaces verts, conformément aux attentes de la collectivité, et il contribuera ainsi à la qualité environnementale du quartier et au renouveau de la biodiversité. Il est prévu, entre autres, environ 5 000 m² de toitures végétalisées. Plus de 40% des besoins en eau chaude de la maison des chercheurs et des restaurants universitaire et administratif seront produits grâce à l’énergie solaire.


Un campus engagé et durable ne serait pas du XXIe siècle s'il n'était numérique. Pour une exploitation optimisée des énergies et des espaces partagés par les membres fondateurs, et plus largement pour garantir à l'ensemble des usagers du campus un vrai confort au quotidien dans l'utilisation des équipements et des services, c'est tout un écosystème numérique que le campus proposera. En prise avec les évolutions actuelles des pratiques dans le monde de l'Enseignement supérieur et la Recherche, cet écosystème servira à faciliter les échanges, à stimuler la rencontre des disciplines et des compétences. Il permettra une meilleure animation scientifique sur le campus, à Aubervilliers, Paris, mais aussi au-delà.