Publié le 22 octobre 2024 Mis à jour le 22 octobre 2024

Cette journée d'étude est organisée par l'ANR-GEMER, l'Institut national d'étude démographique (Ined), le laboratoire Temps, Mondes, Société (Temos, Université de Bretagne Sud), le laboratoire France, Amérique, Espagne, Sociétés, Pouvoirs, Acteurs (Framespa, Université de Toulouse).

Date(s)

le 14 novembre 2024

de 9h à 16h30
Type(s) d'évènements

Transporteurs d’agents pathogènes, les navires véhiculent virus et bactéries dont la prolifération est renforcée par la promiscuité et par les difficiles conditions de vie à bord. L’intensification des circulations maritimes à partir de la période moderne entraîne, de fait, une accélération de « l’import-export épidémique »1 pouvant entraîner des flambées de certaines maladies en mer comme à terre. Les exemples sont nombreux : de la propagation de la variole à l’Île Bourbon à partir de 1729 à l’épidémie de typhus qui ravage l’escadre du comte Du Bois de la Motte entre 1757-1758 avant de décimer la population de Brest. Les passages entre terre et mer sont fréquents et se multiplient avec l’internationalisation des ports et l’augmentation des flux commerciaux. Il n’est donc pas étonnant que l’arrivée dans les ports des navires ait pu susciter donc une « onde de crainte » que l’on cherche à atténuer par la mise en place de politiques sanitaires longtemps dominées par le modèle marseillais (quarantaines, visites sanitaires des navires, désinfection des marchandises, etc.). La préoccupation pour la santé des gens de mer, qui se développe significativement après la Guerre de Sept Ans (1756- 1763), place ainsi le XVIIIe siècle au cœur de la problématique, mais nous souhaitons ouvrir la réflexion à une période plus large s’étendant du XVIe au XXe siècles.

En lien avec l’axe 3 du projet GEMER, qui porte sur la santé et la démographie des marins et de leurs familles, cette journée est l’occasion d’aborder, sous un angle inédit, les maladies qui sévissent à bord et à terre, et que relie l’embarquer ensemble. Comment s’articule la gestion des mesures sanitaires et des malades dans des ports secondaires non dotés de quarantaines, mais touchés par des vagues épidémiques circulant par le petit cabotage ? Comment les ports, dans lesquels certaines escadres relâchent avec des centaines de malades nécessitant placement dans des hôpitaux, isolation et soins, gèrent-ils l’arrivée de ces flux importants ? Comment la maladie modèle-t-elle, à bord, l’espace du navire lorsqu’il est nécessaire d’isoler et de soigner les membres d’un équipage ? Ces questions ne sont pas exhaustives et ouvrent la voie à de nombreuses autres réflexions possibles.

Programme

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