Publié le 19 mai 2020 Mis à jour le 23 novembre 2020

Yves Sintomer, Université Paris 8

Conférence donnée le 14 octobre 2019 dans le cadre du Cycle 2019-2020 « Être représenté, contribuer, faire société » des Rendez-vous Condorcet, et modérée par Pierre-Antoine Fabre (EHESS).

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La démocratie est un idéal qui motive la révolte de peuples gouvernés par des dictatures, mais les démocraties vont mal. Une part croissante des citoyens ne pensent plus que les élections permettent au peuple d’exercer le pouvoir. Comment surmonter cette crise de la représentation ?

Le tirage au sort fait un retour marqué en politique. Cette procédure était centrale dans la démocratie athénienne. Depuis les années 1980, des centaines de jurys ou conférences tirées au sort parmi des citoyens ordinaires ont démontré que ceux-ci, réunis dans des conditions presque idéales de discussion, étaient capables de forger des propositions raisonnables et d’intégrer des points de vue plus divers que ceux des experts et des professionnels de la politique. Au 21e siècle, les Irlandais ont validé par référendum la légalisation du mariage pour tous et de l’avortement proposée par des assemblées citoyennes tirées au sort. Le gouvernement français organise à l’automne 2019 une assemblée citoyenne chargée de faire des propositions en vue d’une transition énergétique.

Pourrait-on généraliser le tirage au sort de représentants ? Cette innovation pourrait-elle permettre de résoudre la crise de la représentation politique ?