Publié le 22 septembre 2020 Mis à jour le 9 juillet 2021

Denis Peschanski, CNRS

Conférence donnée le 7 décembre 2020 dans le cadre du Cycle 2020-2021 « Mémoire, langues, territoires » des Rendez-vous Condorcet, et modérée par Ivan Jablonka (Université Sorbonne Paris Nord).

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Historien, Denis Peschanski travaille depuis longtemps sur l’histoire et la mémoire de la Seconde Guerre mondiale, mais il a opéré un tournant à la fin des années 2000 en se centrant sur une nouvelle approche de la mémoire. Postulant qu’il est impossible de comprendre pleinement la mémoire collective sans prendre en compte les dynamiques cérébrales de la mémoire et, à l’inverse de comprendre pleinement ces dynamiques cérébrales sans prendre en compte l’impact du social, il a privilégié, entre autres, un dialogue avec les neuroscientifiques. Ce fut d’abord le cas à New York, autour de la mémoire du 11 septembre, puis en France sur la mémoire de la Seconde Guerre mondiale et sur celle, en contemporanéité avec sa construction, des attentats terroristes du 13 novembre 2015. Avec le neuropsychologue Francis Eustache, il s’intéresse tout spécialement au couple « mémoire et traumatisme » dans une approche transdisciplinaire. Cela vaut pour l’individu avec le fameux Trouble de stress post-traumatique (TSPT ou PTSD en anglais), qui est, d’abord, une pathologie de la mémoire, comme pour la société pour laquelle le mot de traumatisme a une acception décalée, mais singulière. Mais comment l’une et l’autre, l’individuelle et la collective, interagissent-elles? À bien des égards, la crise longue de la Covid-19 peut être interrogée sous cet angle.