Le Campus Condorcet est un « campus-parc », une oasis apaisée dans la minéralité du secteur Sud de la Plaine. La végétation présente sur l’espace public se prolonge au coeur du campus. Des espèces peu connues du grand public vont apparaître ici et là, complétant ainsi la matrice d’espèces endogènes partout présentes sur le campus. Cette intensification végétale assure une fonction climatique essentielle et favorise la biodiversité tout en offrant un espace extérieur confortable. La deuxième figure, le « Cours des Humanités » constitue l’épine dorsale du projet ; c’est un axe nord-sud d’une largeur généreuse, il fédère l’ensemble des acteurs du campus, s’infléchit pour traverser le Grand équipement documentaire, le véritable barycentre du projet, et relie d’un seul trait la station de métro Front Populaire, un arrêt de tramway tout en offrant au nord un accès direct au RER. Le « socle actif », le rez-de-chaussée de hauteur constante dans tous les bâtiments, correspond aux programmes mutualisés entre les membres fondateurs, mais également aux programmes partagés avec la ville et les riverains. Le « socle actif » articule les mouvements génériques de la ville avec les mouvements spécifiques des unités de recherche de tel ou tel fondateur, fonctions installées en étages. Tous les bâtiments bénéficient d’une double orientation fonctionnelle, c’est à dire d’un double adressage à rez-de-chaussée, assurant à la fois leur présence en ville et sur le campus et un confort d’usage pour les utilisateurs et riverains, qui ont le choix des parcours pour se rendre à leur destination.
Si les trois figures précitées assurent l’unité et la cohérence du campus, celui-ci présente une grande diversité d’écriture architecturale, jamais gesticulatoire, et un épannelage différencié. Le centre des colloques, signé par K-Architectures, offre une façade rythmée très ouverte sur la place du Front Populaire ; suivent en progressant vers le nord, la maison des chercheurs et ses façades plissées, dessinée par l’agence Jean-Christophe Quinton, le corps de bâtiment de recherche Sud, organisé autour de patios, de l’agence Jean-Baptiste Lacoudre architectures, également auteure du siège de l’EPCS, l’INED, une architecture d’une élégante sobriété dessinée par Antonini & Darmon, le bâtiment de recherche nord et le restaurant universitaire, d’une écriture toute aussi sobre et élégante, oeuvre de l’agence Brunet & Saunier complète cet ensemble auquel il faut bien sûr ajouter le GED dessiné par les agences Elizabeth et Christian de Portzamparc.
Enfin, il nous a semblé impératif qu’une institution d’une telle ampleur manifeste sa présence dans le skyline de la métropole : trois « landmarks » émergent du vélum construit, très horizontal, de la plaine. Deux bâtiments d’une cinquantaine de mètres de hauteur, des résidences pour étudiants, architecte agence Jean-Christophe Quinton, marquent les angles nord et est du campus. Au sud, la maison des chercheurs culmine à 31 mètres.