Publié le 19 décembre 2024 Mis à jour le 8 janvier 2025

Plébiscité lors du vote du 1er budget participatif du campus en avril 2024, le projet "Des oiseaux pour améliorer notre santé" se concrétise avec l’installation de quinze nichoirs dans le parc du campus, ainsi que sur le toit végétalisé de l’Humathèque.

Portée par Cédric Zimmer, chercheur au laboratoire d’Éthologie Expérimentale et Comparée (LEEC) de l’université Sorbonne Paris Nord, cette initiative vise à augmenter le nombre et la diversité des oiseaux présents sur le campus, et ce faisant, à contribuer au bien-être de ses usagers. En effet, les effets positifs de la biodiversité et de la présence d’oiseaux sur la santé mentale et globale, notamment en milieu urbain, ont été mis en évidence par de nombreuses recherches (cf. présentation du projet ci-dessous).

Dès le printemps prochain, ces quinze nichoirs favoriseront notamment la nidification des mésanges et des moineaux, deux espèces dont les populations diminuent en zones urbaines. Un suivi scientifique sera effectué par Cédric Zimmer et Patrizia d’Ettorre (LEEC, université Sorbonne Paris Nord), avec possibilité d’impliquer les personnes intéressées. Une présentation du projet est par ailleurs prévue pour sensibiliser la communauté du campus.

Présentation du projet

L’augmentation globale de l’urbanisation pose des problèmes de santé mentale, avec notamment une augmentation importante des problèmes d’anxiété et de dépression, qui est donc un enjeu majeur dans les villes (Marselle et al. 2020). Des recherches récentes et de plus en plus nombreuses ont démontré une influence positive de la présence d’espace verts et de la biodiversité sur de multiples aspects de la santé humaine, qu'il s'agisse de la santé mentale ou de la santé physique (Felappi et al. 2020). Par exemple, il a été démontré que le fait de vivre à proximité de parcs urbains ou de plans d'eau est lié à une meilleure perception de sa santé physique et mentale (Gascon et al. 2015). Dans ce contexte, des études ont mis en évidence des liens positifs entre la biodiversité et la santé humaine (Marselle et al. 2019). Par exemple, une plus grande richesse en espèces d'oiseaux et de plantes dans les parcs urbains est associé à une augmentation du bien-être psychologique (Fuller et al. 2007) et l'abondance d'oiseaux l'après-midi est associée à une meilleure santé mentale dans les zones urbanisées (Cox et al. 2017).

Au-delà de la santé mentale et du bien-être, les personnes qui visitent régulièrement des parcs urbains présentant une grande diversité d'espèces (y compris des plantes et des insectes) ont fait état d'une meilleure santé globale, basée sur une mesure composite couvrant à la fois les aspects de santé mentale et physique (Carrus et al. 2015). De même, une prévalence plus élevée de "bonne" santé humaine globale a été observée chez les personnes vivant dans des zones plus riches en espèces d'oiseaux. En effet, la présence de chants d’oiseaux a des effets bénéfiques bien documentés sur la restauration mentale, le calme et la créativité (Ratcliffe et al. 2013). Ainsi, il a récemment été démontré que les zones urbaines où la diversité d’oiseaux est plus faible semblent présenter un nombre plus élevé d'admissions à l'hôpital liées à des problèmes de santé mentale (Buxton et al. 2023). Le simple fait de voir ou d’entendre des oiseaux peut avoir des effets bénéfiques sur notre bien-être, même pour des personnes souffrant de symptômes dépressifs. Cet effet bénéfique s'est également prolongé au-delà du moment de la rencontre avec les oiseaux (Hammound et al. 2022). Les auteurs suggèrent donc qu’il est nécessaire de créer et soutenir des environnements, en particulier des environnements urbains, où la présence d’oiseaux en est une caractéristique permanente.

Dans ce contexte, augmenter la présence et la diversité d’oiseaux dans les jardins partagés et espaces verts du Campus pourrait être bénéfique pour le bien-être de toute la communauté du Campus Condorcet et alentours. Nous avons remarqué qu’il y a trois nichoirs installés dans la partie nord du campus mais ces nichoirs ne sont pas appropriés pour les espèces présentes et ne sont pas installés de façon appropriée (il en de même pour les abris à chauve-souris). Dans le contexte d’un projet de recherche mené par des membres de l’Institut Francilien d’Ethologie (IFE), qui est résidents du Campus Condorcet, des nichoirs à oiseaux ont été installés sur campus de l’Université Sorbonne Paris Nord à Villetaneuse. Ces nichoirs, qui ont été installé il y a un an, ont déjà été utilisés par des oiseaux au printemps dernier avec succès au niveau de la reproduction ce qui devrait permettre d’augmenter la présence d’oiseaux sur le campus de Villetaneuse.

proposons d’installer des nichoirs dans les jardins partagés et espaces vert du Campus Condorcet qui pourront notamment être utilisé par des mésanges et moineaux. On retrouve ces deux espèces en milieu urbain mais leur population diminue en raison notamment du manque de sites pour nidifier. proposons de commencer par installer 20 nichoirs au cours de l’automne 2024 afin que les oiseaux puissent les découvrir au cours de l’hiver afin de les utiliser au printemps suivant. La reproduction dans les nichoirs sera suivie chaque printemps par Cédric Zimmer et Patrizia d’Ettorre. Les oiseaux seront alors bagués afin de pouvoir effectuer un suivi des populations utilisant les nichoirs. Dans ce contexte, afin d’intégrer les usagers du Campus, il sera possible d’intégrer les personnes intéressées afin de participer à ce suivi. Nous envisageons ainsi de faire un appel en fin d’hiver afin de permettre la participation au suivi pour les personnes qui voudraient y prendre part. Nous proposons également de faire une présentation en amphithéâtre du projet au cours de l’automne pour expliquer aux utilisateurs du Campus l’intérêt de ce projet.