Cette année Non-lieux de l'exil est conçu en partenariat avec UXIL – L’université en exil / Campus Condorcet, l’Institut Convergences Migrations (Programme Co-Front), l’ED 396 Université de Paris-Nanterre , le GERiiCO (Université de Lille), le CESSMA (UMR 245), le Sophiapol (Université de Nanterre) et le groupe de recherche Aesthetics, Politics & Knowledge de l’Institut de Philosophie de l’Université de Porto et le réseau Terra-HN.
le 8 novembre 2023
Bâtiment de recherche Sud, Visioconférence
Entrée libre. En hybride pour les non-résidents en Ile-de-France (lien zoom 48h avant ici : https://nle.hypotheses.org/8889).
Attention, les doctorant.e.s de l’E.D. 396 de l’Université de Paris Nanterre doivent s’inscrire auprès de Saskia Cousin, les autres auprès d’Alexandra Galitzine-Loumpet.
Intervenant.e.s :
- Paula BENASSULY-ARRUDA (CREDA/IHEAL, Sorbonne Nouvelle, Pause)
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Paula BENASSULY-ARRUDA est juriste, professeure à l'Université Fédérale du Pará/Brésil et directrice du LAJUSA-Lieu de la justice globale et des droits humains en Amazonie. Elle a soutenu son doctorat à l'université de Salamanque/Espagne. Elle est actuellement professeure invitée, par le programme PAUSE, au laboratoire CREDA-IHEAL de l'Université Sorbonne Nouvelle. Elle dirige dans UXIL le séminaire intitulé "Le droit à la vie des défenseurs des droits humains en Amérique latine : le cas de l’Amazonie”. Elle a publié plusieurs contributions sur ce sujet.
- Liora ISRAËL (EHESS)
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Liora ISRAËL est directrice d'études à l'EHESS et membre du Centre Maurice Halbwachs (UMR 8097, CNRS/EHESS/ENS). Sociologue du droit et de la justice, elle a travaillé sur la Résistance dans les milieux judiciaires, sur les relations entre droit et politique ou encore sur la formation juridique des élites. Elle a également créé avec Corentin Durand l’Ouvroir de Sciences Sociales Potentielles de l’EHESS (Ouscipo). Elle est actuellement responsable de la formation doctorale Sociologie de l'EHESS. Elle s'est tôt engagée dans l'accueil des chercheurs et universitaires en danger, notamment dans le programme PAUSE (rapport 2016 conduisant à la mise en place du programme) et dans UXIL. Parmi ses nombreuses publications : À la gauche du droit. Mobilisations politiques du droit et de la justice (1968-1981) (EHESS, 2020) , "Retour à Chicago. Généalogies de la sociologie des avocats (et de leur politisation)" Sociologie du Travail, 2023, 65 (3),
- Rudi OSMAN (Union des Étudiants exilés)
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Rudi OSMAN est un défenseur des droits humains et fervent promoteur de la justice et de la démocratie ayant activement participé à la révolution syrienne. Forcé de quitter la Syrie, il a trouvé refuge en France ou il a reprit ses études de droit à l'Université Paris II Assas. Les obstacles rencontrés tout au long de son parcours, et notamment la sensibilisation insuffisante du personnel universitaire et des professeurs aux défis spécifiques rencontrés par les étudiants exilé.e.s. l'on conduit à fonder en 2018 l'Union des Étudiants Exilés, une organisation dédiée à fournir un soutien administratif, académique et psychologique aux exilé.e.s désireux de reprendre leurs études en France et dont les bureaux se trouvent aujourd'hui au Campus Condorcet. Cet engagement constant a été récompensé : Rudi Osman est lauréat du programme European Leaders 2022 de la Fondation Obama, membre du jury de la Fondation de France, membre invité du Bureau du réseau MENS et membre élu du conseil d'administration du European Migration Forum.
- Shumona SINHA (romancière)
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Shumona SINHA est une romancière française d’origine indienne. Auteure de six romans, elle a notamment publié Assommons les pauvres ! (Editions de l’Olivier 2011, Prix Valery-Larbaud 2012, prix du roman populiste et du Internationaler Literaturpreis HKW, 2016), roman inspiré de son expérience d’interprète à l’Ofpra et racontant les conditions de vie des demandeurs d’asile, Calcutta (l’Olivier, 2014,Prix du rayonnement de la langue et de la littérature françaises de l’Académie Française, Grand Prix du Roman de la Société des Gens De Lettres), et récemment L’autre nom du bonheur était français (Gallimard 2022). Elle est titulaire d’un Master en lettres modernes de l’Université Paris Sorbonne. Ses romans sont traduits dans plusieurs langues, adaptés aux théâtres germanophones, font l’objet d’études universitaires dans divers pays. Dans ses livres elle explore les interrogations sur identité, exil, condition féminine, conflit des classes, identité multiple et non-binaire…
Argumentaire
Pour la 14e année des Non-lieux de l’exil, la séance introductive, élaborée dans le cadre d’un partenariat avec UXIL, portera sur les catégorisations des chercheurs / artistes / étudiants en exil. Les mentions "chercheurs et artistes en exil », ou encore « at risk », « endangered », « entravés » ou « empêches », désignent à la fois une situation de crise pour l’exercice des libertés académiques individuelles et collectives et des procédures allégées d’accueil en urgence - à l’instar du programme PAUSE depuis 2017. De la même façon, si des dispositifs spécifiques d’accès des étudiants exilés à l’enseignement supérieur sont invoqués par des directives interministérielles pour l'intégration, ils sont également très soutenus par des réseaux associatifs spécialisés ( Réseau MEnS, UEE,..) et des initiatives collectives d’enseignants chercheurs au sein de leurs institutions, à l'instar du programme UXIL. Pour fondamentaux que soient ces engagements pour la protection et/ou la visibilité des difficultés spécifiques rencontrées en exil, les accueils de chercheurs en danger restent provisoires et l'entrée des étudiants tient encore insuffisamment compte des contraintes familiales et professionnelles, souvent genrées. Une ambivalence se met ainsi en place, entre une condition d’exil offrant des voies privilégiées d'émancipation dans l'ESR et une assignation durable à l'exil, voir une essentialisation. Comment « sortir de l’exil » ou de catégorisations entrecroisées parfois discriminantes, distinguant par exemple les chercheurs et artistes confirmés « en danger » des étudiants « réfugiés » qu'ils en aient ou non le statut ? Comment poursuivre recherche, enseignement et études en dehors des programmes spécifiques d’accueil pour réfugiés ou exilés ? Ces questions seront abordées en croisant différentes analyses et acteurs.
Coordination : Alexandra Galitzine-Loumpet (Cessma, Sophiapol et ICM) & Marie-Caroline Saglio-Yatzimirsky (Cessma-Inalco, ICM)
Non-lieux de l’exil est également qualifiant pour le Master Migrations (ICM, EHESS, Université de Paris I). Les séances sont élaborées par deux membres de l’équipe dans le cadre d’une thématique générale - cette année "Exil : conflictualité et émancipation".