Publié le 27 février 2024 Mis à jour le 27 février 2024

La 21e saison des Débats du Centre Alexandre-Koyré se tient un mercredi par mois, au Campus Condorcet. À l'occasion de la sortie récente d'un ouvrage d'histoire des sciences et des techniques (au sens large), le Centre Alexandre-Koyré (CAK, EHESS-CNRS-Muséum d'histoire naturelle) invite son ou ses auteur.es à débattre avec deux discutant.es privilégiés ainsi qu'avec l'ensemble de l'auditoire.

Lieu(x)

Bâtiment de recherche de l'EHESS

2 cours des Humanités, Aubervilliers (salle gradinée)

Ouvert à toutes et tous, sans inscription, dans la limite des places disponibles
Suivi d'un cocktail déjeuner offert aux participant.es


Débat avec Gaëlle Ronsin (UFC-Lasa, CERES-ENS) discutera de son ouvrage Sociologie des conseils scientifiques. Un millefeuille scientifique pour protéger la nature (Peter Lang, 2022).  
Discutant.e.s : Germain Meulemans (CNRS, CAK) et  Sylvaine Bulle (ENSA-Université Paris-Cité, LAP)

Face aux incertitudes grandissantes, l’action publique, et particulièrement les politiques environnementales, reposent sur la mobilisation massive de scientifiques. Ils sont enrôlés pour élaborer des expertises nationales mais également pour répondre à des problèmes à l’échelle
locale. Avec la construction des politiques environnementales depuis les années 1960, des conseils scientifiques se sont alors multipliés sur le territoire. Leur foisonnement - une spécialité française - en fait un lieu d’observation privilégié pour étudier l’évolution des rapports entre natures, sciences et sociétés. Ils étaient pourtant jusqu’à présent inconnus.

Cet ouvrage propose une sociologie des conseils scientifiques, en décrivant leur fonctionnement, leur organisation et leurs missions afin de les situer dans le domaine de l’expertise et de mieux appréhender leur rôle effectif dans la gouvernance de la nature. Pour appréhender son aspect foncièrement territorial, l’enquête nous emmène dans les Alpes au sein de trois conseils de parc et de réserves naturelles (Ecrins, Vercors et Haute-Savoie) pour plonger au sein du monde bureaucratique et professionnel de la gestion de la nature. Des problèmes extrêmement concrets lié à l’aménagement ou la concertation entre activités, la gestion d’espèces, chassées ou protégées, ou la préservation de patrimoines figurent aux ordres du jour.

Les membres d’un conseil, une vingtaine, confrontent alors leurs traditions disciplinaires, leurs éthiques et représentations pour éclairer l’action et négocier des façons de protéger la biodiversité. L’enquête dépeint les rôles et places ambiguës de ces avis, qui fournissent aux gestionnaires des arguments scientifiquement fondés pour accepter, refuser ou modifier des aménagements. L’implication de ces scientifiques dans l’action publique diverge ainsi à la fois de l’expertise classique et du militantisme et illustre d’autres rapports au politique, certes plus discrets, mais fondés sur des relations à des personnes et des lieux.