Publié le 21 mai 2025 Mis à jour le 27 mai 2025

Ce colloque est organisé par le Conseil de recherches en sciences humaines et sociales du Canada, le Centre d'histoire sociale des mondes contemporains, l'Institut d'Histoire Sociale de la CGT et Sciences Po.

Date(s)

du 19 juin 2025 au 21 juin 2025

14h-16h (19 juin)
9h-17h45 (20 juin)
9h-18h30 (21 juin)
Lieu(x)

Centre des colloques

19 juin : CGT siège social, Montreuil
20 juin : Sciences Po, Campus Saint Thomas
21 juin : Centre des Colloques, Campus Condorcet (auditorium 150, salle 50, salle 3.01)

La désindustrialisation qui a frappé dès les années 1950 les pays d’Amérique du Nord et d’Europe du Nord-Ouest a touché inégalement des mains-d’œuvre très diverses, victimes des licenciements massifs et des délocalisations, sur fond de mondialisation et de libéralisation des échanges : des hommes et des femmes, des ouvriers nationaux et des immigrés, des personnes racisées, parfois remplacés par d’autres mains-d’œuvre moins rémunérées et moins protégées. Ce mouvement puissant s’impose à la fin des années 1970 et au début des années 1980, alors que le mouvement syndical est à son apogée, que des partis sociaux-démocrates peuvent exercer le pouvoir, notamment en Europe de l’Ouest.

Dans ce contexte, la désindustrialisation déstabilise en profondeur le mouvement ouvrier et les partis de gauche. Ceux-ci se trouvent confrontés à un défi politique, stratégique et intellectuel immense, avec la disparition d’un modèle industriel qui fournissait toute une série de repères, la crise des politiques économiques et sociales contracycliques, et, last but not least, l’érosion de leur base électorale. De manière presque simultanée, les réactions chauvines ou xénophobes, traditionnelles dans les crises économiques et politiques, se sont multipliées favorisant la consolidation de mouvements d’extrême-droite qui dénoncent la présence immigrée, la concurrence étrangère déloyale, mais aussi des populations locales ou des régions entières jugées comme des poids dépendant de l’aide sociale.

Si un certain nombre de ces éléments font régulièrement l’objet de l’attention des médias et de l’opinion publique, force est de constater que les analyses proprement historiques, établissant les liens entre ces différents éléments, font encore défaut. Il en est de même pour les comparaisons entre les situations régionales et nationales.L’enjeu du congrès est donc d’éclairer sur le plan historique ces différents contextes, et de réarticuler ces différents phénomènes contemporains, afin de comprendre, d’une part, comment les différentes formes de désindustrialisation remettent en jeu les questions de race, d’immigration et de nation, et, d’autre part, comment elles transforment les réponses politiques susceptibles d’être apportées à ces questions.

Programme

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