Publié le 19 novembre 2025 Mis à jour le 19 novembre 2025

Ce colloque est organisé par l'Université Sorbonne Paris Nord.

Date(s)

le 5 décembre 2025

de 9h à 17h
Type(s) d'évènements
Force constituante du récit, dynamique temporelle et réalisation de soi, la narrativité est indissociable du corporel. Elle arrime les mots à l’affect et de
ce fait elle tient de la mythologie de nos pulsions.

Si le récit du mythe renvoie à un temps qui n’a jamais existé ou qui a existé dans un temps indéterminé, celui des mythologies contemporaines est traversé par une accélération du temps qui reflète un singulier rapport à l’autre
et au monde.

Le rapport au temps est inséparable du rapport à l’altérité. Or, ce dernier est actuellement, traversé par un malaise à l’intérieur duquel résonne la barbarie du siècle passé. Cette barbarie est à l’horizon de ce que Freud a
exprimé en 1938 en rapport avec « la rupture du pacte entre la barbarie et le
progrès »1.

Cependant, le monde de Freud est le monde d’hier et actuellement le progrès technoscientifique avec l’introduction du numérique, de l’IA générative, ouvre à une nouvelle distribution du rapport au verbe, à l’image et aux destins
de la narrativité dans la parole. Nouvelles créativités à l’oeuvre, un rapport au temps accéléré, une libération des contraintes du temps et de l’espace et ces nouveaux outils technoscientifiques qui s’inscrivent dans le progrès du temps actuel.

Or, la narrativité et la fiction, comportées dans chaque récit ont trait à l’actualisation d’un indicible, elles sont traversées par ce qui ne se dit pas. Tout autant qu’au langage, cet indicible renvoie au réel du corps et à l’incarnation dans la parole de quelque chose de vital pour celui qui parle et pour celui qui écoute. Il est également au principe de la capacité à halluciner la matière du langage qui est la condition d’un rapport pacifié à la réalité du monde.

Des questions se posent actuellement : Si chaque récit est adresse à l’horizon d’une altérité, s’il est parcouru par le renouvellement d’un engagement et d’une promesse, alors quel est le destin de ces coordonnées dans un monde où le message revient au sujet de manière directe d’un algorithme ?

Qu’en est-il de l’organisation syntagmatique de la signification dans le monde de l’image et du numérique ? Et plus particulièrement, quels sont les destins de la vérité dans un monde où l’émergence de l’IA générative, y
compris à travers l’image, transforme la réalité ?

Le conte peut-il encore se poser comme l’antidote du cauchemar ? 

Lors de cette journée des psychanalystes, sémioticiens, historiens interrogerons les destins de la narrativité dans le malaise du temps actuel.

1. Freud S (1939). « L’homme Moïse et la religion monothéiste », in Oeuvres complètes, Vol. XX, Paris, PUF ,2010, pp. 132‑133.
 

Programme

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