Publié le 25 avril 2024 Mis à jour le 26 avril 2024

Cinquième conférence du cycle Marc Bloch avec Anne Rasmussen, directrice d’études de l’EHESS au Centre Alexandre-Koyré (CAK, EHESS-CNRS-MNHN).

Date(s)

le 21 mai 2024

17h
Lieu(x)

Centre de colloques

Type(s) d'évènements

Après le succès de la 42e conférence Marc Bloch avec le prix Nobel de médecine Svante Pääbo le 9 novembre 2023 au Musée de l'Homme, et afin de poursuivre le dialogue entre les sciences expérimentales et les sciences sociales, l’EHESS propose de janvier à juin 2024 un cycle de conférences Marc Bloch dédié à l’interdisciplinarité avec six directrices et directeurs d’études de l’EHESS.

À propos de la conférence

L’histoire de la production des savoirs sur les épidémies ne s’est jamais réduite à une histoire naturelle de la maladie, celle d’un face-à-face entre l’homme et les microorganismes. Elle met au contraire en valeur la diversité des formes de dialogues engagés au long cours entre sciences de la nature et sciences sociales.

S’intéressant à ces rencontres entre disciplines qui prennent la compréhension des phénomènes pathologiques et de leur circulation pour objet, cette conférence saisit trois moments de recomposition des régimes de savoirs sur les épidémies aux XIXe et XXe siècles :

  • Dans les années 1830, lors de l’incursion du choléra en Europe, les controverses médicales sur la nature de la maladie mobilisent géographie et savoirs sociaux pour faire de la frontière nationale un outil de gouvernement de la santé publique ;
  • À l’orée du XXe siècle, alors que la fièvre typhoïde règne dans les espaces urbains, la bactériologie invente la figure du porteur de germes, qui déplace les frontières de la contagion du lointain au prochain, traversant quartiers, maisons et individus eux-mêmes, et élaborant d’autres savoirs de la société ;
  • Aux lendemains de la pandémie de grippe espagnole, dans les années 1920-1930, la nouvelle écologie des maladies met l’environnement et les interactions entre humains, animaux, plantes et vecteurs, au cœur du cadre interprétatif. L’enquête investit le terrain colonial et fait intervenir épidémiologie, parasitologie, entomologie, botanique, mais aussi écologie des populations, démographie ou anthropologie.

Ces enquêtes historiques questionnent les enjeux de ces dialogues renouvelés entre le biologique et le social.