À l'occasion de la Journée mondiale des réfugiés, le Campus Condorcet réaffirme son engagement en faveur de l’accueil et de l’intégration des universitaires et artistes en exil en proposant cette journée labellisée UXIL.
le 20 juin 2025
Centre des colloques, Bâtiment de recherche Sud, Humathèque Condorcet, Maison des Sciences Humaines et sociales Paris Nord
Le 20 juin marque la Journée mondiale des réfugiés, une journée internationale instaurée par les Nations Unies pour rendre hommage au courage et à la résilience des personnes contraintes de fuir leur pays en raison de conflits, de persécutions ou de violations des droits humains.
L’affiche de cette journée est illustrée par un dessin au stylo, réalisé sur un cahier à Gaza par l’artiste Sohail Salem. Nous restons pleinement mobilisés, avec l’ensemble de nos partenaires, pour soutenir les démarches d’évacuation et organiser l’accueil de Sohail Salem, ainsi que de tous les autres chercheurs, artistes et étudiants que nous attendons dans nos établissement
Programme
1er temps : Vernissage de l’exposition Poser pour la liberté
À partir de 9h30, Accueil café, au Centre des Colloques
De 10h à 11h, au rez-de-chaussée du Centre des Colloques et du bâtiment Recherche Sud
- Accueil café
- Mot d’accueil par Laura Lohéac (Programme national d’accueil en urgence des scientifiques et artistes en exil - PAUSE), Marie-Caroline Saglio-Yatzimirsky (IC Migrations / Inalco / Cessma) et Marie Poinsot (Mondes & Migrations / Musée National de l’Histoire de l’Immigration)
- Visite de l’exposition, guidée par le photographe Pierre-Jérôme Adjedj (Sur mesure Berlin) et l’auteure-commissaire Pascale Laborier (Université Paris Nanterre / Uxil).
- Déambulation musicale menée par la fanfare Traumpunkt sur le cours des Humanités, organisée avec l’Atelier des Artistes en Exil (AAE)
- L'exposition Poser pour la liberté
-
Portraits de scientifiques et artistes en exil avec le soutien de PAUSE ainsi que du Collège de France, de l'Open Society Foundations et de la Cité du Design. Elle est accueillie dans le cadre de la programmation culturelle de la 22e conférence IMISCOE, « Décentrer les études sur les migrations », accueillie par l'Institut Convergences Migrations du 1er au 4 juillet 2025.
- Traumpunkt
-
Traumpunkt est un mélange de free jazz, de punk en exil et de spoken word, ses interventions ne sont jamais loin de la performance lettriste, de la mort du bon goût et de l'épuisement de l'innocent. Avec Mitya Vlasik (percussion), Oleg Eliseev (voix) et Jenya Kukoverov (guitare).
2e temps : Savoirs sans frontières - Dialogue entre Pinar Selek (Université Côte d’Azur) et Ana Maria Araujo (Université de la République – Uruguay)
En partenariat avec AOC média
À partir de 11h10, à l'Humathèque, Open space
- Introduction par Pierre-Paul Zalio, président du Campus Condorcet, et Oriane Filhol, conseillère départementale de la Seine-Saint-Denis et adjointe au maire de Saint-Denis.
- Dialogue entre Pinar Selek et Ana Maria Araujo sur la manière dont les frontières façonnent les corps, les vies et les savoirs. Leurs trajectoires interrogent ce qui sépare, mais aussi ce qui relie : luttes populaires, savoirs insurgés, voix venues des marges. Penser depuis les marges engendre des formes de connaissance indisciplinées, ouvertes, hospitalières. Ces savoirs franchissent les murs, traversent les langues et créent des espaces de rencontre entre les mondes.
- Modération de Sophie Wauquier (Université Paris 8 Vincennes – Saint-Denis) et de Sylvain Bourmeau (AOC).
- Pinar Selek
-
Pinar Selek, sociologue et écrivaine d’origine turque, réfugiée politique en France et désormais citoyenne française, subit depuis plus d’un quart de siècle une persécution politico-judiciaire sans précédent. Elle est conteuse, écrivaine et enseignante-chercheuse (Université Côte-d'Azur), éco-féministe et anti-autoritaire, engagée dans de multiples luttes transnationales. Elle a publié 14 livres, écrits pour la plupart en turc ou en français. Son dernier livre -Chaudron militaire turc - est paru en 2024, aux Editions des Femmes.
- Ana Maria Araujo
-
Ancienne réfugiée politique en France en 1974, Ana Maria Araujo y a soutenu une thèse de philosophie à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Elle est également titulaire d’un Master en philosophie à l’Université de Strasbourg et d’un DEA en psychologie à l’EHESS. Professeure à la faculté de psychologie de l'Université de la République (UdelaR), à Montevidéo, elle a enseigné dans plusieurs universités d’Europe et d’Amérique latine. Elle a publié 15 livres dans différents pays et langues. Son dernier ouvrage Chemins d’exil paraitra en juin 2025 en France.
- Oriane Filhol
-
Oriane Filhol est conseillère départementale déléguée à la lutte contre les discriminations et à la jeunesse et adjointe au maire de Saint-Denis en charge du pôle "Ville solidaire" et des Solidarités, de l’Accès au droit et des Droits des femmes.
3e temps : Concert de Dighya Mohamed Salem et Khatri Mliha (chant et orgue électrique) et buffet
De 12h30 à 14h à l'Humathèque, Open space
Ce concert est organisé avec l’Atelier des Artistes en Exil (AAE).
- Dighya Mohamed Salem
-
Née en 1966 à Dakhla, au Sahara occidental, Dighya Mohamed Salem est chanteuse. Pendant la guerre au Sahara, elle se réfugie dans un camp à la frontière algérienne. Scolarisée en Lybie puis en Algérie, elle y entame sa carrière artistique. Avec le groupe révolutionnaire sahraoui Shaheed El Wali, elle enregistre un album à Paris en 1989, tourne en Espagne, en Italie et en Allemagne. Venue chercher l’asile en France avec sa fille en 2018, elle fonde, à l’atelier des artistes en exil, le Dighya Moh-Salem Band. Elle sera accompagnée de l’artiste Khratri Mliha à l’orgue électrique.
- Khatri Mliha
-
Né en 1995 au Maroc, Khatri Maliha, est un musicien sahraoui. Il débute sa carrière artistique en 2010 à Tan-Tan, participe à des festivals et des concerts au Maroc et à l'étranger. Après son installation en France en 2024, il collabore avec des associations sahraouies à Limay et Bordeaux.
4e temps : Table ronde « Création et préservation d’œuvres et savoirs de Gaza »
De 14h15 à 15h45, à l'Humathèque, Open space
Cette table ronde réunit des chercheur·es et acteurs associatifs engagés dans la documentation, la sauvegarde et la valorisation des savoirs et œuvres produits à Gaza. À travers des initiatives telles que la mosaïque Gazahistoire, le musée virtuel à Gaza, les accueils d’universitaires, d’étudiants ou de résidences d’artistes, l’objectif est d’interroger la manière dont la création artistique et la préservation du patrimoine deviennent des formes de solidarité face à la guerre et à l’exil.
- Introduction Danielle Tartakowsky, Présidente du Conseil scientifique du Campus Condorcet.
- Sonia Bledniak (SIRICE / Paris 1), Gazahistoire : inventaire d’un patrimoine bombardé
- Marion Slitine (EHESS / MUCEM / Ma’an), accueil d'artiste en urgence de Gaza
- Maya Al-Daya (Science-Po Paris/Columbia), artiste gazaouie
- Marianne Poche et Laureen Grant (PAUSE), accueil d’urgence des collègues de Gaza
- Annick Suzor-Weiner (AUF / MEnS), accueil d’urgence des étudiants de Gaza
- Gazahistoire
-
La mosaïque Gazahistoire, créée lors d’un atelier du festival Printemps des Humanités, reproduit un détail du pavement au semis d’hederae du Monastère de Saint Hilarion/Tell Umm ‘Amr, inscrit en 2024 sur la liste du patrimoine mondial en péril de l’UNESCO. Cette œuvre a été scellée sur le campus le 5 juin 2025
- Résidence d’artiste au Campus Condorcet
-
Les établissements du Campus Condorcet sont engagés dans l’accueil d’universitaires, étudiants et artistes de Gaza via le programme national PAUSE. Une résidence pour un artiste gazaoui et sa famille a été préparée, avec le soutien de l'Université Paris 8, l’EHESS, le CD 93 et Ma’an (Ensemble pour les artistes de Gaza).
Déambulation avec le danseur Loick Ngoukou sur le cours des Humanités, organisée avec l’Atelier des Artistes en Exil (AAE).
- Loick Ngoukou
-
Né en 1992 à Brazzaville en République du Congo, Loick Ngoukou est danseur. Après s’être formé aux côtés de Frank Bakekolo, Florent Mahoukou, Byb Chanel ou encore Amara Tabor, il intègre la compagnie Bô Zu di Katiopa de Boris Ganga Bouetoumoussa en 2009. En 2011, il crée et interprète la pièce Ni ceci, ni cela, présentée à l’Institut Français de Brazzaville. Venu en France à l’occasion d’Africa2020 avec les ateliers Sahm (Kid Dynamite) à Montevidéo à Marseille, il décide de rester. Depuis 2022, il improvise dans les rues de Paris avec le collectif Smile. Il est membre de l’atelier des artistes en exil. Il participe à Camping au Centre national de la danse à Pantin en 2023.
5e temps : Lecture publique / Théâtre documentaire Martingale
De 16h à 17h30 à la Maison des Sciences Humaines et sociales Paris Nord, salle panoramique
Martingale fait partie de la sélection principale du festival indépendant de dramaturgie russophone Lioubimovka 2024.
- Mot d’accueil de Marianne Hérard (MSH Paris Nord)
- Présentation de la pièce par Natalia Bichurina (Université Sorbonne Nouvelle)
- Interprétation, en plusieurs langues, de la pièce par des lauréat.e.s et ancien.ne.s lauréat.e.s du programme Pause. Mosaïque d'épisodes du quotidien d’un camp de réfugiés allemand contemporain, documentée par l’auteure russe exilée Elina Mnatsian, cette pièce fait résonner les voix de ceux qui sont contraints de chercher un foyer dans un monde nouveau, dans toute leur diversité linguistique et culturelle.
- Martingale, par Natalia Bichurina et Elena Gordienko
-
Cette pièce de théâtre représente une mosaïque d'épisodes du quotidien dans un camp de réfugiés : enregistrement des nouveaux arrivants, scènes de vie dans les dortoirs, conflits, conversations sur la politique, la religion et la vie dans les pays d'origine. Les personnages – hommes et femmes de tous âges, de différentes confessions et visions du monde – sont unis par le destin commun de migrants forcés. Contrainte de quitter la Russie en 2022, l'auteure Elina Mnatsian s'est retrouvée dans un camp de réfugiés en Allemagne. Dans cet « entre-monde », elle a commencé à écrire une pièce de théâtre, communiquant avec ses voisins grâce aux applications de traduction. Le texte sera interprété par des chercheuses et chercheurs en exil venu.e.s de différents pays - lauréat.e.s et ancien.ne.s lauréat.e.s du programme Pause, créant un véritable effet de tour de Babel. Cette lecture permettra d'entendre les voix de ceux qui sont contraints de chercher un foyer dans un monde nouveau, dans toute leur diversité linguistique et culturelle.
6e temps : Projection-débat autour de Le ciel est bleu partout et De l’obscurité à la lumière de l’espoir
De 17h30 à 18h45 à la Maison des Sciences Humaines et sociales Paris Nord, auditorium 140
- Présentation du court-métrage « Le ciel est bleu partout », étape finale du projet pédagogique d’Alexandra Doulgeris, « Notre Ithaque, notre mise en voix.e », mené dans le cadre du cours d’oral avec les étudiants du DU Passerelle 2023-24. La mise en scène, la réalisation et le montage du film ont été menés par Moez Awled Ahmed.
- Projection du court-métrage « De l’obscurité à la lumière de l’espoir », Maryam Mohammadi, étudiante journaliste afghane de l'Université Sorbonne Paris Nord.
- Témoignages d’étudiants des DU Passerelle des Universités Paris 8 et Sorbonne Paris Nord. Échanges animés par Anthippi Potolia (Université Paris 8), Sylvie Barrier (Université Sorbonne Paris Nord), Carole Foucaut (Université Paris Nanterre), Emmanuel Charrier (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne) et Mathieu Schneider, (président du Réseau MEnS).