La rationalité des sens aux limites de l’homme et de l’animal

La question abordée par les journées d’études s’intéresse à la rationalité des sens internes, sans exclure celle des sens externes et, ainsi, à l’existence de capacités de type rationnel en l’absence d’une faculté de raison, chez les animaux non-humains, ou en l’absence de mise en œuvre de cette dernière chez les hommes (ou chez une partie d’entre eux) dans certaines de leurs opérations. La rationalité s’entend de l’existence d’un jugement, de processus de distinction et d’inférence (logique ou non). La perspective adoptée consiste à repérer la dimension sensible de la connaissance humaine, et la valeur, négative ou positive, qui lui est accordée, ainsi que la possibilité de définir un exercice proprement humain ou non des facultés sensibles en tant que celles-ci peuvent être (ou) considérées comme communes à l’homme et à l’animal non-humain. Elle cherche aussi à éclairer le sens de la mise en valeur d’un grand nombre de compétences rationnelles chez les animaux de la part des auteurs du Moyen Âge et de la Renaissance. Les questions suivantes pourraient être abordées :

• Comment interpréter les différences de classification des sens internes entre l’homme et les animaux non-humains (en particulier autour de l’estimative et de la cogitative) ?
• L’attribution de capacité censées être proprement humaines, comme le jugement, le raisonnement ou la formation de syllogismes conduit-elle systématiquement à distinguer différents sens (homonymiques ?) des mots désignant ces capacités ou à repérer des significations analogiques ?
• Y a-t-il une façon proprement humaine d’exercer les fonctions cognitives censées être communes avec les autres animaux (vision, sens commun, mémoire, imagination, estimative…) ?
• Quel lien établir entre ces questions et la nature tout aussi problématique de l’intellection (distinguée de la raison) comme une activité propre de l’homme ?

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