Publié le 18 décembre 2024 Mis à jour le 19 décembre 2024

Ce colloque est organisé par le Centre de recherches sur les Littératures et la Sociopoétique (CELIS, Université Clermont Auvergne), l'Institut Universitaire de France (IUF) et le aboratoire d’anthropologie politique (LAP, EHESS).

Date(s)

du 9 janvier 2025 au 10 janvier 2025

de 9h30 à 19h
Lieu(x)

Bâtiment de recherche Nord

L’inscription est obligatoire. Le nombre de places en présentiel est limité.
Pour participer en distanciel, merci d'écrire à l'adresse suivante avec en objet ZOOM: colloqueantisemitismeshs@gmail.com 
Type(s) d'évènements

Les massacres perpétrés par le Hamas le 7 octobre 2023 et les crimes commis dans les guerres menées par Israël à Gaza puis au Liban se sont accompagnés d’une augmentation fulgurante des actes antisémites en France. Si ce constat est à replacer dans la séquence ouverte par la seconde Intifada, ce colloque cherche à produire un diagnostic de l’antisémitisme aujourd’hui, en France, 10 ans après la tuerie de l’Hyper Cacher.

De quels outils théoriques disposons-nous pour comprendre ces faits ? Deux ensembles théoriques construits depuis le début des années 2000 sacrifient la complexité des phénomènes sur l’autel de prises de parti militantes : la thèse du « nouvel antisémitisme » et celle du remplacement de l’antisémitisme par l’islamophobie. Chaque thèse est à la fois vraie et fausse : elle dit une vérité que dissimule la position adverse, et cache une vérité que la position adverse surestime. Pourtant, l’écho médiatique de ces thèses simplistes est tel qu’il fait souvent oublier la recherche sur l’antisémitisme. La vocation des sciences sociales, celles-là mêmes qui ont rendu possible les premières études sur l’antisémitisme dans les années 1940, est pourtant de reconnaître la complexité des phénomènes et de produire les outils qui permettent de les éclairer.

En mobilisant l’ensemble des sciences sociales et certaines théories « classiques » de l’antisémitisme (comme celles de Poliakov, Adorno et Horkheimer, Arendt, Sartre, Postone, Elias ou Parsons), ce colloque vise à poser et clarifier certaines questions cruciales de l’antisémitisme contemporain en France. Par exemple, quel type de rapport existe-t-il entre antisionisme et antisémitisme ? Comment la figure du « juif traître » et le reproche de double allégeance font-ils aujourd’hui retour ? La présomption de supériorité, l’identification à certains aspects de la modernité et la construction des juifs comme ennemi absolu sont-elles encore les marques spécifiques de l’antisémitisme ? Comment enfin qualifier l’antisémitisme contemporain dans sa singularité tout en l’inscrivant dans une histoire comparée des autres racismes ?

Programme