Publié le 30 janvier 2025 Mis à jour le 30 janvier 2025

Cette séance des Lundis de l'Ined sera animée par Damien Trawalé (chercheur associé Ined & URMIS, maître de conférences à l’UPEC, IMRB (Institut Mondor de Recherche Biomédicale); discutante : Christelle Hamel (chercheuse Ined UR04 & UR08).

Date(s)

le 10 février 2025

de 11h30 à 12h30
Type(s) d'évènements

Les lundis de l'Ined Logo
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En France, les enquêtes sur les discriminations raciales ont couvert différents domaines de la vie sociale (l’emploi et de l’éducation, par exemple). En revanche, peu de travaux quantitatifs ont interrogé les discriminations raciales dans la vie affective et sexuelle. Une enquête portant sur plusieurs pays européens dont la France a montré que les préférences sexuelles exprimées sur un site de rencontre suivaient un ordre racial hiérarchique, structuré par une préférence marquée pour les blanc·hes (y compris au sein des minorités raciales) et une aversion pour les personnes racisées comme arabes ou noires (Potarca et Mills, 2015). Ce type d’enquêtes, courantes aux Etats-Unis (Robnett et Feliciano, 2011), permet de révéler la dimension raciale des goûts sexuels à partir d’échantillons non représentatifs exclusivement constitués d’utilisateur·utilisatrices de sites et applications de rencontre. Elles laissent donc en suspend plusieurs questions : les discriminations raciales dans la vie affectives et sexuelles sont-elles courantes au-delà des rencontres en ligne ? Dans quelle mesure sont-elles perçues par les personnes racisées ? La perception des discriminations est-elle fonction de certaines caractéristiques sociales (niveau de diplôme, immigré·es ou descendant·es d’immigré·es, etc.) mais aussi des caractéristiques de la vie sexuelle (usage d’application de rencontre, etc.) ?

C’est à ces questionnements que la présente communication tâchera d’apporter des éléments de réponse. Elle s’appuie sur les données de l’enquête Envie, qui porte sur un ́échantillon de 10 000 individus représentatif des jeunes adultes vivant en France et permet de saisir le sentiment de discrimination dans la vie affective et sexuelle, ainsi que ses variations en fonction des caractéristiques sociales et de la vie sexuelle des personnes interrogées.