Publié le 18 avril 2025 Mis à jour le 18 avril 2025

Cette séance des Lundis de l'Ined est animée par Margot Lenouvel (doctorante Ined , Unité de recherche : Fécondité, familles, conjugalités) ; discutante : Eva Beaujouan (professeure associée de démographie à l’université de Vienne).

Date(s)

le 12 mai 2025

de 11h30 à 12h30

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En France métropolitaine, les séparations sont à l’origine de 79 % des familles monoparentales (Buisson et al., 2015). Les situations des mères hors couple à la naissance restent quant à elles peu étudiées, alors même que cette forme de monoparentalité est plus durable (Costemalle, 2017). Dans la littérature, ces maternités solitaires sont souvent décrites comme « non choisies », y compris par les femmes ayant recours à la PMA (Jociles & Rivas 2009; Rozée, 2013; Mehl, 2016). Quelles trajectoires conjugales y conduisent ? Peut-on soutenir que ces femmes sont émancipées des cadres conjugaux ?

Pour répondre à ces questions, cette présentation s’appuie sur une thèse en cours. À partir de l’analyse croisée de 49 entretiens biographiques menés auprès de mères seules (par PMA, suite à une séparation ou une rencontre occasionnelle) et des données de l’enquête Épic (Ined, Insee, 2013-2014), elle explore les trajectoires conjugales de femmes devenues mères hors couple. Des analyses de séquences sont d’abord mobilisées, offrant une approche dynamique et processuelle de la conjugalité. Celles-ci mettent en évidence la récurrence des ruptures et des relations non cohabitantes vécues par ces mères, en lien avec leur âge et leur trajectoire procréative. Les entretiens éclairent ensuite trois scénarios d’entrée dans la maternité solitaire : « L’enfant sans le couple », « Quand l’enfant défait le couple », « L’enfant pour s’émanciper du couple et des violences ». Avoir un enfant seule apparaît comme un choix pragmatique, où le désir d’enfant prime sur celui d’être en couple.