Publié le 15 novembre 2024 Mis à jour le 18 novembre 2024

Ce colloque est organisé par l'Unité transversale de psychogénèse et psychopathologie (UTRPP, Université Sorbonne Paris Nord), le laboratoire Psychologie clinique, Psychopathologie Psychanalyse (PCPP, Université Paris Cité) et le Centre de recherche psychanalyse, médecine et société (CRPMS, Université Paris Cité).

Date(s)

le 14 décembre 2024

de 9h à 17h
Lieu(x)

Centre de colloques

Type(s) d'évènements

Pour demeurer vivante, la psyché est condamnée à ruser entre ses attentes et les contraintes de la réalité, ou ses substituts que sont les exigences morales. D’un côté, elle doit assurer la survie du sujet en lui représentant les nécessités du réel (dont celles de la vie sociale). De l’autre elle doit soutenir son sens du plaisir. Entre les exigences du monde et ceux du désir l’écart est douloureux mais inévitable. Il engendre des tensions qui constamment mettent en péril les équilibres essentiels. Or la liaison doit se maintenir. A tout prix. Fût-ce par la ruse. C’est à ce travail de ruse que s’emploie le vivant.

Aujourd’hui pourtant il semble qu’entre les deux pôles l’écart grandit.Tantôt le désir ou la destructivité surgissent sans limite, tantôt le quotidien morne est maintenu comme il est, tel quel. Et l’on pare au plus pressé pour écarter le pire. Mais dans les deux cas, la recherche d’un lien conflictuel entre le rêve et le réel semble trop coûteuse. On la déserte. Le détour qui ruse avec les pulsions d’amour ou de destruction dans leurs rencontres avec le monde perd sa légitimité. Car quand les interdits, les barrières et les limitations originaires perdent leur poids, et que les traumatismes font rage en tous sens le suspens comme le recours à la voie longue paraît inutile. Du coup, le goût de l’incertitude se perd. Plus de jeu possible. C’est tout l’un ou tout l’autre. Si le monde devient hostile au désir, l’abattement guette. S’il y est complaisant, la décharge brute surgit. Que ce soit celle d’Éros ou de Thanatos.

L’objet de ce colloque sera d’examiner, avec obstination, les stratégies que le vivant peut inventer pour former des voies nécessaires et nécessairement paradoxales entre désir et réalité. Cliver, déplacer, résister, renoncer en sont les formes principales. Pour en parcourir les méandres, nous souhaitons susciter des consonances entre divers champs de compétence. Le thème ainsi fera l’objet de quatre dialogues entre un ou une psychanalyste et un ou une spécialiste venant d’un autre domaine du savoir ou de la culture, chacune des tables rondes correspondant à une forme majeure de ruse. Afin de rendre plus explicite les croisements et les parallèles, les présentations de chaque dialogue partiront du commentaire d’un fait, d’un document, ou d’un matériau clinique permettant la comparaison entre les exposants de la table.

Programme

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