Ce colloque, soutenu et accueilli par l’EHESS en collaboration avec le groupe de travail ARCHE(O)ESS, est organisé par l’Anr-JCJC Meryt, coordonnée par l’Institut français d’archéologie orientale du Caire (Ifao) et ses partenaires (LSCE/LMC14, APC, LAPTH, MNHN-YSIEB, MONARIS, UMR8167).
du 24 avril 2024 au 26 avril 2024
Centre de colloques
L’archéométrie désigne le recours à la mesure instrumentée en archéologie. Elle intervient par exemple pour mesurer l’âge des matériaux anciens et rentre en dialogue avec les données produites par d’autres sources et d’autres approches. Déterminer une date, c’est situer un événement et y associer un temps de l’objet/archive, rapporté ensuite aux temporalités relatives des sociétés humaines ; ainsi, vouloir déterminer une chronologie absolue ou modéliser des périodes implique de faire dialoguer des points de références et systèmes de représentation a priori différents et questionne l’existence de vecteurs et d’unités d’intelligibilité universelle. Sur le plan épistémologique, cela revient à poser une unité de l’ensemble des sciences, des sociétés et de la nature.
Ce colloque marque d’abord la clôture du projet Anr-JCJC Méryt dont l’objectif était de modéliser une chronologie absolue de l’Ancien Empire égyptien, en ayant recours à l’archéologie, l’histoire, la physique, la chimie, les statistiques et les mathématiques, et interroger la possibilité même de faire converger dans un modèle unique des données produites dans des contextes disciplinaires différents.
Conçu en trois volets, le colloque partira des résultats de l’Anr Méryt et présentera pour la première fois son modèle chronologique pour l’Ancien Empire égyptien (3e millénaire avant l’ère commune), pour ensuite ouvrir un dialogue bien plus large, trans et interdisciplinaire, sans restriction d’espace ni de période chronologique, sur l’épistémologie des temps, à travers notamment la notion d’archives naturelles, d’archives anthropiques et de leurs rôles pour l’étude des sites anciens et des sociétés ; à travers les archéomatériaux, leur définition, leur caractérisation et leur apport à la pensée des sociétés anciennes ; à travers les notions de temps et de temporalités intrinsèques des sites archéologiques ; à travers des collections naturelles de références et leur implication dans la restitution des paléoenvironnements ; pour ne citer que quelques exemples.
Ce colloque, soutenu et accueilli par l’EHESS en collaboration avec le groupe de travail ARCHE(O)ESS, est organisé par l’Anr-JCJC Meryt, coordonnée par l’Institut français d’archéologie orientale du Caire (Ifao) et ses partenaires (LSCE/LMC14, APC, LAPTH, MNHN-YSIEB, MONARIS, UMR8167). Il s’agit de la première collaboration entre le campus de Saclay et celui de Condorcet. Il se tiendra en langue française, la première journée sera traduite instantanément en arabe et retransmise en direct au Caire (Ifao). Se retrouveront pour communiquer des historiens, archéologues, archéomètres, physiciens, chimistes et statisticiens ; des tables-ronde seront organisées pour ouvrir des discussions attendues sur les convergences de recherche et défis à relever entre sciences sociales et sciences dures.
Thématiques des journées (le programme sera très prochainement disponible) :
- Mercredi 24 avril - modélisation chronologique d’une période historique : l’Ancien Empire égyptien, projet Meryt
- Jeudi 25 avril - comparatisme : anthropologie et archéologie du temps historique ; les enjeux de la périodisation
- Vendredi 26 avril - archéomatériaux, archives anthropiques et naturelles, les défis de la construction de modèles chronologiques intégratifs en archéologie