Logo de l'IMAF Cet atelier entend donner la parole à plusieurs collègues qui ont investigué des fonds sonores constitués entre l’Afrique et l’Europe, depuis l’époque coloniale jusqu’à aujourd’hui, et dans des contextes de captation varié. Ceux-ci vont de situations d’enregistrements contraints marqués par des relations asymétriques (camps de prisonniers, recrutement forcé) à des entreprises de collecte menées localement par des acteurs africains. Comment rendre compte tout à la fois de la violence épistémique et de l’agentivité des acteurs qui caractérisent certaines de ces relations d’enregistrements ? Comment qualifier la production de savoir qui se joue à travers des relations asymétriques ?
Nous sommes particulièrement intéressés par des approches qui cherchent à faire surgir des voix oubliées et à documenter le plus finement possible des situations d’énonciation, en redonnant de l’épaisseur biographique et sociologique aux personnes enregistrées. Généralement plurilingues, ces corpus posent de plus un défi particulier quand il s’agit de les comprendre et de les documenter.
A l’heure où la restitution est surtout pensée à propos des œuvres détenues par les musées, il nous paraît cruciale de porter une attention particulière aux questions de remise en circulation des fonds sonores, et aux modalités plurielles, expérimentales, de le faire. Il s’agira donc de réfléchir aux enjeux méthodologiques, éthiques et politiques qu’il y a pour les chercheurs en études africaines à travailler sur des fonds sonores, anciens ou contemporains.
Cet atelier est pensé en écho à plusieurs chantiers collectifs de recherche portés au sein de l’IMAF, à partir de tels corpus, et se tient à l’occasion du lancement du projet Les voix de 1931 : Les archives de la parole en situation coloniale (porté par Cécile Van den Avenne), avec le soutien de l’ERC LANGARCHIV (portée par Camille Lefebvre).