Publié le 28 avril 2025 Mis à jour le 28 avril 2025

Cette journée d'étude est organisée par le Master Études asiatiques (EHESS, EPHE, EFEO).

Date(s)

le 5 mai 2025

de 8h30 à 18h
Type(s) d'évènements

Lors de cette journée d’études pluridisciplinaire, les étudiant.es du Master Études Asiatiques (EPHE/EHESS) présenteront leurs travaux de recherches portant sur les manifestations du lien social en Asie. Les manières de « faire communauté » et de tisser un « nous » sont-elles aussi diverses que le continent asiatique est vaste ? À l’intersection entre les communautés, les individus sont en effet autant de ponts nous reliant les uns aux autres. Georg Simmel ne disait-il pas de l’homme qu’il est un « être de liaison » (Simmel : 1909) ?

La question du lien social a été abondamment traitée par les sciences humaines et sociales. Comme l’a montré Serge Paugam (2013), le lien social repose, entre autres, sur la reconnaissance, à savoir pouvoir « compter pour » les autres, et sur la protection, le fait de pouvoir « compter sur » les autres. Si ce postulat a été élaboré en pensant avant tout aux sociétés européennes, et notamment à la société française, il peut être aisément transposé aux contextes asiatiques. Loin de se limiter à la période contemporaine, cette journée d’études sera l’occasion d’apprécier l’évolution sur le temps long, entre continuités et discontinuités, des diverses manières de « faire communauté » dans différents pays et régions d’Asie. Les régimes politiques se succédant d’une part ― des royaumes aux empires en passant par les États-nations naissants des décolonisations ―, et les bouleversements économiques d’autre part, ont été de véritables catalyseurs de bouleversement ou de transformations des diverses sphères sociales du continent, ou au contraire, l’occasion d’en éprouver la résistance et la continuité. Les travaux de Léo Mariani (2011) nous permettent ainsi d’observer que dans le cas du Laos, l’arrivée au pouvoir du régime communiste a fortement modifié les rapports de pouvoir et les manières d’être en société en contexte urbain. Enfin, les migrations régionales et transnationales, la forte activité industrielle, le rapide développement économique et les mutations politiques se conjuguent pour changer le paysage social (Simoulin : 2019).

Dans ce contexte en constante mutation, comment les communautés se font, se défont et se transforment ? Comment se définissent-elles et comment sont-elles définies par les acteurs extérieurs ? Comment les interactions (re)dessinent-elles les (non)appartenances respectives ? Quels sont les pratiques, les discours et les lieux qui lient les individus et les collectifs les uns aux autres ? Comment les identités collectives et nationales sont-elles façonnées ? Et enfin, quelle est la place de l’individu au sein de ce vaste tissu social ? En somme : comment un « nous » peut-il émerger du « tout » ? Autant de questions qui permettront d’ouvrir un dialogue pluridisciplinaire et comparatif sur les modalités du lien social en Asie.

Programme

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