Publié le 15 janvier 2018 Mis à jour le 18 mars 2020

Jean-Claude Schmitt, EHESS

Conférence donnée le 15 janvier 2018 dans le cadre du Cycle 2017-2018 des Conférences Campus Condorcet : « Un monde fini ? Environnement, croissance et croyances »
 

Apocalypse, eschatologie, messianisme, millénarisme : pour comprendre ces mots toujours actuels, il faut remonter à leur source.

Parmi les nombreuses révélations visionnaires qui fleurissent dans les milieux judéo-chrétiens entre le IIe siècle av. J.-C. et le premier siècle de notre ère, l’Apocalypse attribuée à Jean l’Évangéliste a joui d’un succès considérable qui ne s’est jamais démenti dans la tradition chrétienne depuis l’Antiquité tardive jusqu’au XVIIIe siècle au moins. En commentant ce texte et en le mettant en images, des générations de croyants ont spéculé sur la prédiction d’un retour sur terre du Messie (Parousie) à une date incertaine et ont vécu dans l’espérance d’un règne de paix de mille ans (millénium) précédant le Jugement dernier.

Les interprétations divergentes quant à la date et à la nature du millénium ont donné lieu dès l’Antiquité tardive à des polémiques et à de nombreuses condamnations pour hérésie, mais ont encouragé aussi jusqu’à notre époque une prodigieuse inventivité théologique, imaginaire et même scientifique.

 

En savoir plus

Claude Carozzi, Apocalypse et salut dans le christianisme ancien et médiéval, Aubier, coll. « Collection historique », 1999.
Norman Cohn, Les fanatiques de l’Apocalypse. Courants millénaristes révolutionnaires du XIe au XVIe siècle, avec une postface sur le XXe siècle, Julliard, 1962 (nlle. éd. Aden, 2010).
Sylvain Gougenheim, Les fausses terreurs de l’an mil. Attentes de la fin des temps ou approfondissement de la foi ?, Picard, 1999.
Johannes Fried, Les fruits de l’Apocalypse. Origines de la pensée scientifique au Moyen Âge, préface de Jean-Claude Schmitt, Paris, Éditions de la Maison des sciences de l’homme, 2004.