Publié le 19 juillet 2019 Mis à jour le 27 septembre 2019

Mireille Calle-Gruber, Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3

Conférence donnée le 20 février 2017 dans le cadre du Cycle 2016-2017 des Conférences Campus Condorcet : « Mobilité et migrations dans le monde et dans l’histoire »


« Un acte d’hospitalité ne peut être que poétique », déclarait le philosophe Jacques Derrida. En faisant de la littérature un acte d’hospitalité, les écrivains francophones du Maghreb — ainsi Assia Djebar, Abdelkebir Khatibi — ou liés au Maghreb et parfois même nés en France ou d’une génération plus jeune — ainsi Nina Bouraoui —, ont donné à la création littéraire ses lettres de noblesse à la fois poétiques et politiques. À partir de 1950, l’écriture dans la langue de l’ex-colonisateur travaillant à la croisée des langues et inventant des formes hybridées, donne naissance à des œuvres fortes et singulières qui retraversent l’histoire douloureuse, le passif colonial et le ressentiment.

Elles se confrontent à la mémoire collective et aux récits biographiques, posent la question de la prise de parole des femmes, voire des féminismes, et appellent à la nécessité de prendre en compte l’inscription du genre et des différences sexuelles dans la littérature.

Pour en savoir plus

ASSIA DJEBAR, L’Amour, la fantasia, Paris, Livre de Poche, 1985
ASSIA DJEBAR, Femmes d’Alger dans leur appartement, Paris, Livre de Poche, 1980
NINA BOURAOUI, Garçon manqué, Paris, Stock, 2000
MARIE NDIAYE, Rosie Carpe, Paris, Minuit, 2001
MARIE NDIAYE, Les Grandes personnes, Paris, Gallimard, 2011
ABDELKEBIR KHATIBI, La Mémoire tatouée, Paris, Denoël, 1971
ABDELKEBIR KHATIBI, Roman-récit, Paris, La Différence, 2008
JACQUES DERRIDA, Le Monolinguisme de l’autre, Paris, Galilée, 1996