Publié le 19 juillet 2019 Mis à jour le 4 mai 2020

Yves Hersant, EHESS

Conférence donnée le 5 octobre 2015 dans le cadre du Cycle 2015-2016 des Conférences Campus Condorcet : « Mondes réels, mondes virtuels. Du chamanisme aux réseaux sociaux. »

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L’Utopie, ou Traité de la meilleure forme de gouvernement, est l’un des textes les plus énigmatiques et les plus audacieux de la Renaissance. Son auteur, l’éminent humaniste et homme politique Thomas More (décapité en 1535, canonisé quatre cents ans plus tard), se livre d’une part à une féroce dénonciation des mœurs du temps — intolérance religieuse, guerres, ambitions princières, injustices sociales...—, d’autre part à la minutieuse description d’un monde idéalisé, où la propriété privée serait inconnue et la prospérité générale. L’Île de Nulle Part qu’est étymologiquement l’ U-topie est aussi une Eu-topie, c’est-à-dire une Île du Bonheur : le voyage fictif s’effectue du réel au virtuel et semble appeler le mouvement inverse. Mais les ambiguïtés du texte, et notamment la dernière phrase, révèlent les complexités de ce « monde virtuel », premier d’une longue série d’utopies aussi aliénantes qu’émancipatrices.
 

En savoir plus

MORE T., L’Utopie ou Le Traité de la meilleure forme de gouvernement, Paris, GF Flammarion, rééd. 1987.
PRÉVOST A., Thomas More (1478-1535) et la crise de la pensée européenne, Paris, Mame, 1969.
PRÉVOST A., Introduction à la traduction de L’Utopie, Paris, Mame, 1978.
TROUSSON R., Voyages aux pays de Nulle Part, Bruxelles, Éd. de l’Université de Bruxelles, rééd. 1999.
MARIN L., Utopiques : jeux d’espaces, Paris, Minuit, 1973.