Publié le 19 juillet 2019–Mis à jour le 3 avril 2020
Jacques Vallin, INED
Conférence donnée le 10 février 2014 dans le cadre du Cycle 2013-2014 des Conférences Campus Condorcet : « Pourquoi manger ? Alimentation, manières de table et santé »
Au début des années 1930, la politique de confiscation des récoltes a causé une terrible famine dans les régions céréalières du sud de l’URSS et tout particulièrement l’Ukraine. Les conséquences démographiques – déficit de naissances, surmortalité, migrations – ont été massives. Néanmoins leur ampleur réelle a longtemps fait l’objet d’estimations contradictoires, faute d’accès à l’ensemble de l’information. Pour l’Ukraine, une réévaluation précise fondée sur toutes les sources disponibles permet aujourd’hui de fournir un ordre de grandeur à peu près fiable des pertes immédiates : 2,6 millions de morts, 1 million de naissances manquantes et presqu’autant de déportés. Soit au total 4,6 millions. Les pertes de la seconde guerre mondiale ont été encore plus lourdes : 12,5 millions. Elles ont aussi eu elles-mêmes des conséquences à long terme qui pèsent encore aujourd’hui sur l’état de la population ukrainienne. Mais pour être complet il faut aussi comparer ces pertes à celles qu’a produites la crise plus insidieuse qu’a connu le système sanitaire de ce pays depuis le milieu des années 1960.
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Mortalité et causes de décès en Ukraine au XXe siècle, J. MESLÉ, J. VALLIN, INED, PUF, Paris, 2003.
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