Depuis quelques années les injonctions à « bien manger » pour rester en bonne santé se font plus présentes dans l’espace public (publicité, télévision, emballages de produits alimentaires…). Les liens entre alimentation et santé sont censés être connus de tous et prendre une part importante dans les choix alimentaires. Cependant, l’alimentation recouvre de multiples significations qui s’avèrent plus ou moins compatibles avec le suivi des recommandations nutritionnelles. Les représentations de l’alimentation et les pratiques alimentaires dans la France contemporaine sont loin d’être homogènes et sont marquées par l’appartenance sociale, la génération, la position au sein du cycle de vie (selon que l’on est enfant ou adulte, en couple ou non, avec ou sans enfants, actif ou retraité, etc.). Une attention portée à ces différences dans les pratiques et les représentations permet de mieux comprendre les conditions dans lesquelles s’opère la réception des recommandations nutritionnelles et de mettre en évidence des contextes propices ou des freins à leur mise en application. Si dans certains cas on mange pour être en bonne santé, dans d’autres cas on mange pour se faire plaisir ou pour témoigner de son appartenance à une société marquée par des valeurs marchandes.
En savoir plus
Le métier de mère, S. GOJARD, p. 222, « Corps, santé, société », La Dispute, Paris, 2010.
Revue Française de Sociologie 50-4, p. 747-773 « Obésité, goûts et consommation. Intégration des normes d’alimentation et appartenance sociale », F. REGNIER, A. MASULLO,
Paris, 2009.
Sociologie de l’alimentation, F. REGNIER, A. LHUISSIER, S. GOJARD, Éditions la Découverte, « Repères », Paris, 2006.